Centre de soins: une solution sur le court et moyen terme

Suite à la décision municipale de ne pas reconduire les contrats des médecins salariés, il fallait trouver une solution rapidement; le docteur Lemarque continuera d'exercer, mais en libéral. Une solution à long terme reste toutefois à trouver en raison du départ en retraite, en 2021, de deux médecins d'Espéraza.

La décision de la mairie de Couiza de ne pas reconduire au 1er janvier prochain les contrats de travail aux médecins salariés de la commune (les docteurs Lemarque et Hodeige recrutés depuis un an par le centre médical communal) a plongé la population du ter-ritoire dans un malaise considérable (notre édition du 29 novembre 2020). Aujourd'hui, l'engagement des médecins est à saluer. Malgré l'appel à l'aide aux institutions, collectivités territoriales et élus, l'alternative est venue de l'engagement des médecins pour débloquer la situation sur le court et le moyen terme. Le docteur Pascal Lemarque a choisi de permuter son statut en passant en libéral. Dans son propos, il explique « qu'il est difficilement concevable et surtout inacceptable pour un pro-fessionnel médical en pareille période pandémique, de laisser une patientèle dans un tel désarroi ». 


Un temps de transition

Cette option, si elle apparaît séduisante sur le papier semble demander cependant un temps aléatoire pour se réaliser. La mairie de Couiza, engagée dans le processus, a décidé de poursuivre son effort financier en signant un contrat de travail salarié de trois mois renouvelable une fois, au seul docteur Dominique Hodeige. Une durée que l'on peut considérer longue mais modulable, afin de permettre à son confrère Pascal Lemarque d'effectuer les formalités et d'obtenir les autorisations et formalités nécessaires au-près de l'ARS et de la CPAM, administrations de tutelle. En effet, le docteur Lemar-que ne pourra commencer à exercer en libéral qu'une fois en possession des autorisations incontournables. Il s'installera au sein du cen-tre de soins Léon-Roché de Couiza auprès duquel un bail a été signé à ce jour avec la mairie de Couiza. 


Une solution temporaire

Lors d'un point presse mercredi, chacun, autour de la table, se félicitait de cette issue de crise, mais nul n'omettait de souligner que cette solution permettait de remédier au problème immédiat de la désertification médicale à court et moyen terme seulement. L'installation du docteur Lemarque permet une certaine stabilisation de la situation. Rappelons que pour le bas-sin de vie Couiza-Espéraza en particulier et pour la Haute Vallée dans son ensemble, le départ en retraite, dans les six prochains mois, de deux médecins d'Espéraza nécessite de trouver une solution pérenne. Au-delà du problème de santé des populations, le risque d'absence de médecins référents pourrait avoir un im-pact important sur les Ehpad du secteur. 


Une histoire à écrire par les élus

En pointant du doigt cette complication inexorable à venir, l'histoire à écrire appartient désormais aux élus mobilisés par le conseil municipal de Couiza, dans le cadre de l'aménagement du territoire et du maintien des soins médicaux en Haute Vallée de l'Aude. « Il est urgent de s'orienter vers une solution durable. On parle ici du long terme, période que nous connaîtrons d'ici un an ou deux, autant dire un avenir proche », précise Jacques Hortala, maire de Couiza. Tous les élus locaux, ceux des communautés de communes des Pyrénées audoises et du Limouxin, du département, les parlementaires et les représentants régionaux, sans oublier les administrations dédiées ont à résoudre, dans les prochaines semaines, ce problème latent depuis déjà de longues années. Une situation qui touche les bassins de vie ruraux à faible densité de population, dans l'Aude comme dans de nombreux autres départements, et qui est cruciale en pleine pandémie de la Covid-19.

Article original publié sur https://www.lindependant.fr/..., 21/12/2020

C.M.